Les ateliers-maison d’automne en Kitchen Litho & Gravure
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J’ai eu le plaisir de recevoir successivement les artistes Luce B. venue de Paris et la suissesse Darkbaby.
KITCHEN LITHO avec Luce B.
Luce B. aime peindre sur le motif et a trouvé une poire dans le jardin encore accrochée sur sa branche. Ensuite, elle a réalisé une petite édition d’art de sa peinture au format carte postale. Désireuse de s’exercer à l’impression à la cuillère, elle a tout imprimé à l’huile de coude, chapeau !




KiTCHEN GRAVURE avec Fabienne, artiste Darkbaby.
Avec l’artiste Darkbaby, nous avons fait de la gravure suivant les méthodes de mon manuel « La gravure simple » et de la kitchen lithographie durant quatre jours. Pour la gravure sur carton, elle avait déjà des notions mais on a pu conforter et approfondir certains points.

Fabienne a ensuite découvert la gravure indirecte et a fait sa première eau-forte. Le processus est lent et demande de la réflexion : Que du bonheur ! La gravure à l’eau-forte est plus longue à réaliser que toutes les autres techniques comme la linogravure ou la Kitchen lithographie.

C’est toujours un plaisir particulier et un honneur d’initier à cette technique qui est de moins en moins pratiquée dans les écoles d’art. Ce qui est formidable avec la gravure : c’est la possibilité de reprendre sa matrice, de la creuser à nouveau en ajoutant du dessin, d’ajouter des aquatintes etc. On voit ci-dessous les épreuves d’état dans lesquelles on voit la progression de la gravure avec d’abord une eau-forte au trait, puis des aquatintes successives.

Nous nous sommes ensuite concentrées sur l’essuyage de la matrice avec de la tarlatane et des papiers de soie. C’est une étape délicate et déterminante pour l’obtention d’une impression nature, juste et pour savoir si la planche est correctement gravée. Le tirage est le terme qui désigne une impression en série. L’épreuve doit être similaire aux autres épreuves pour que le tirage soit réussi.l’artiste procède à la justification en numérotant et en signant les épreuves.
Un seul regret, le temps nous a manqué pour préparer de manière correcte les biseaux de la plaque de métal pour qu’ils soient propres et que la gravure soit parfaitement finie.

Voici quelques étapes de la réalisation de la gravure avec d’abord une eau-forte au trait à la cire de soja (cire découverte par mon collègue graveur et ami Marnix Everaert en Belgique), puis la reprise de la gravure de la plaque pour y faire des aquatintes successives au Kitchen Graff’ (aérographe DIY de mon invention). Dans le bain, c’est l’eau-forte (ici le perchlorure de fer) qui creuse les traits dans le métal, c’est pour cela que l’on parle de gravure indirecte. On voit bien sur la photographie les traits dessinés dans le vernis de cire de soja, révélant la brillance du métal (ici de l’aluminium) non protégé.



KiTCHEN LITHOGRAPHIE
Pour débuter, nous avons abordé la Kitchen lithographie en partant du personnage fétiche et original créé par l’artiste Darkbaby qu’elle a a appelé « Aglo ». Elle a utilisé successivement les techniques du crayon puis du pinceau pour réaliser la même image sur feuille d’aluminium.


Souhaitant aborder l’abstraction, Darbaby s’est attelée à faire une maquette sur mes conseils (un dessin préparatoire assez précis à l’échelle 1/1) à partir de recherches faites préalablement durant ses voyages. Puis, la matrice a été réalisée avec les techniques du crachis, du crayon et des feutres.




Après une première matrice d’essai qui a permis de dégrossir le travail et d’aborder les difficultés, l’artiste Darkbaby a réussi dans sa deuxième matrice à contrôler parfaitement le crachis et la composition, bravo Fabienne ! C’est l’avantage de la Kitchen lithographie, on peut vite recommencer sa matrice si on n’est pas satisfait, même si cela demande une certaine lucidité et du pragmatisme. Il faut savoir réfléchir sur son travail et pour le reprendre si nécessaire (parfois c’est la première matrice qui était la bonne !).


Une série de 6 épreuves similaires a été imprimée, numérotée et signée par l’artiste Darkbaby. Tirage sur papier pur chiffon local fabriqué à Arches (petite ville des Vosges) et avec des encres d’imprimerie d’art lithographiques.

Pour rappel, si on maîtrise la technique, on peut bien sûr imprimer vraiment beaucoup plus d’exemplaires similaires, la matrice se stabilise à partir des quelques premiers exemplaires imprimés. Pour ma part, je ne suis jamais allée au-delà de plus de 200 impressions car il faut bien savoir s’arrêter ! À partir du moment où la matrice est manipulée avec soin (surtout avec les feuilles d’aluminium), on peut imprimer à l’envi… Mais le but principal en général dans le domaine de l’estampe est de réaliser des éditions limitées, numérotées et signées. On peut bien sûr imaginer une image non numérotée et ainsi pouvoir l’imprimer sans compter.

j’aime bien l’humour du personnage (tirage sur 6) !