Ancien apprenti au célèbre atelier parisien Mourlot, Jacky Rouget continue à faire vivre la lithographie à l’ancienne

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« La Halle de Méréville », lithographie sur pierre de Jacky Rouget.

Merci Jacky Rouget pour cette belle participation à la Kitchen Print Biennale 2019-2020, biennale de l’estampe ouverte depuis sa 4e édition à toutes les techniques d’impressions d’art à tirage limité, numéroté et signé.

Merci aussi de partager avec nous ce témoignage important qui nous rappelle que la lithographie était et reste un monde aussi merveilleux que difficile. En plus des conditions de travail rudes, imprimer des images en lithographie n’est pas aisé car c’est aussi une technique dite « instable » qui est en proie à la chaleur, à l’hygrométrie et demandant autant d’attention que d’énergie pour tenir sa pierre. Et tout cela sans compter le poids considérablement lourd des pierres calcaires !

T É M O I G N A G E

J’ai débuté à 14 ans en 1957 à l’atelier MOURLOT de Créteil (Val de Marne) comme apprenti, appelé « arpette » dans le jargon.

Le métier à l’époque était très physique. La manipulation des grandes pierres était manuelle, il fallait quatre personnes.

Quelle fatigue après huit heures passées à recevoir les feuilles, sans faillir, car à chaque feuille « loupée » c’était la sanction du coup de pied dans le derrière !

J’ai continué mon apprentissage chez les impressions Robert sur une presse plate litho. Puis, je suis passé à l’offset, la demande étant plus forte. La litho était déjà en déclin, vu le procédé d’impression, je n’ai jamais quitté le milieu des Arts graphiques où j’ai passé quarante cinq années dont vingt en tant qu’artisan-imprimeur.

J’ai acquis une bête à cornes pour mon usage et mon plaisir personnels. Je pratique la peinture, la gravure et la lithographie, en mon atelier de Méréville très joli village du sud-Essonne. Bien que préférant la litho pour le contact avec la pierre calcaire, je fais également de l’algraphie. Mon parcours est essentiellement autodidacte.

Dans un monde affreusement numérique, les métiers manuels d’art ont un réel regain d’intérêt. Prendre le temps de créer un dessin, un motif, de rechercher ses couleurs, de mettre en place l’impression.

La douceur du contact de la pierre – matière naturelle vivante – sous-entend une certaine sensualité de cette matière, elle donne à l’artiste le goût du toucher. La pierre garde une mémoire de l’image ; on peut effacer cette image mais elle peut ressortir des années après, comme un fantôme.

LA LITHO, C’EST MAGIQUE !

Jacky Rouget

Lectures complémentaires sur l’atelier Mourlot

L’artiste André Cottavoz chez Atelier Mourlot. Photo 1989 Florent Jacques Cottavoz
Image sous licence creative commons
  • L’atelier Mourlot était une imprimerie commerciale fondée en 1852 par la famille Mourlot et située à Paris, en France. Les plus grands artistes sont passés dans cet atelier comme Matisse, Fautrier, Soulages, Dubuffet, Picasso, Buffet, Miro, Chagall, Braque, 
    Giacometti, Calder, Raoul Dufy, Paul Jenkins, Utrillo, Van Dongen, Vlaminck, Maurice Estève, Roberto Matta, Pierre Alechinsky, Aragon, Éluard, Jacques Prévert, Colette, Francis Ponge…
  • Sites de l’atelier Mourlot http://mourlot.free.fr http://www.mourlot.com/

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