Camila R. SALAZAR
- Creative Fields GALLERY 2023/2024
- Camila R. SALAZAR 'Está volviendo a pasar', xylography, 21x29cm, edition 7/15. Peru

In my country, ancient Peruvians wrapped their dead in burdens* before burying them. From this comes the word « Mallqui » which means « Mummy », but also « young plant awaiting transplantation ». We share transformations and metamorphoses with the flower that becomes a seed to be reborn again and again, in an eternal cycle. We do not know what will come next, but we let these changes pass through our bodies, patiently, abandoning ourselves to the flow of that which has not yet been named. I chose woodcut for its intimate dialogue with nature: the veins of the wood, scars of time, imprint a vegetal memory on the paper. I added embossing for its quality of ghostly imprint, it is a presence that reveals itself when touched by light. Together, these graphic elements speak to us of the visible and the latent, of what endures and what fades, just like the mallquis, which, like seeds or mummies, oscillate between rest and transformation.
*Funeral bundles. Mummified bodies were positioned seated in a fetal position and wrapped in abundant layers of fabric, forming what was called a « funeral burden. » Editor’s note.
Dans mon pays, les anciens Péruviens enveloppaient leurs morts dans des fardeaux avant de les enterrer. De là vient le mot « Mallqui » qui signifie « Momie », mais aussi « jeune plante en attente de transplantation ». Nous partageons des transformations et des métamorphoses avec la fleur qui devient graine pour renaître encore et encore, dans un cycle éternel. Nous ne savons pas ce qui va suivre, mais nous laissons ces changements traverser notre corps, patiemment, nous abandonnant au flux de ce qui n’a pas encore été nommé. J’ai choisi la gravure sur bois pour son dialogue intime avec la nature : les veines du bois, cicatrices du temps, impriment une mémoire végétale sur le papier. J’ai ajouté le gaufrage pour sa qualité d’empreinte fantomatique, c’est une présence qui se révèle lorsqu’elle est touchée par la lumière. Ensemble, ces éléments graphiques nous parlent du visible et du latent, de ce qui perdure et de ce qui s’estompe, tout comme les mallquis, qui, comme des graines ou des momies, oscillent entre repos et transformation.
*Baluchons funéraires. Les corps momifiés étaient positionnés assis en position fœtale et enveloppés dans d’abondantes couches de tissus, formant ce qui fut appelé un « fardeau funéraire ». NDLR
En mi país, los antiguos peruanos envolvían a sus muertos en fardos y los depositaban bajo la tierra. De ahí surge la palabra mallqui: que significa momia, pero también planta joven que aguarda su trasplante. Como ellas, compartimos transformaciones y metamorfosis: la flor que se convierte en semilla para renacer, una y otra vez, en un ciclo eterno. No sabemos qué sigue después, pero permitimos que esos cambios transiten por nuestro cuerpo, con paciencia, entregándonos al flujo de lo que aún no tiene nombre. Opté por la xilografía por su diálogo íntimo con la naturaleza: Sus vetas, cicatrices de tiempo imprimen en el papel una memoria vegetal. Sumé el gofrado por su cualidad de huella fantasma: una presencia que se revela al roce de la luz. Juntas nos hablan de lo visible y lo latente, de lo que perdura y lo que se esfuma, igual que los mallquis, que, como semillas o momias, oscilan entre el reposo y la transformación.